Un bref compte-rendu de "Feed" par Mira Grant

(sans spoiler)

Une de mes lubies est de garder un intérêt, au fil des années, pour le genre “zombies” en litérature. Cela a dû commencer il y a une dizaine d’années par un roman acheté et lu un peu par hasard, en vacances. Depuis, je demande aux libraires les nouveautés zombies. La fréquence de publication est assez faible, donc il est facile de suivre sans que ca ne devienne ma nourriture principale. A chaque fois, je prends plaisir à voir comment l’auteur vient réinstantier les codes du genre, tout en les renouvelant. Je viens de finir “Feed”, 1er tome de la trilogie “NewsFlesh”. Je suis encore une fois surpris des nouveautés apportées dans un genre pourtant déjà très exploré.

Le (très) mauvais

J’ai trouvé le roman particulièrement difficile à finir - pas très haletant. J’ai aussi eu envie de très nombreuses fois de le jeter car l’héroïne a tendance à s’abreuver de Coca-Cola, et c’est introduit dans la narration comme un placement produit. Par entêtement, je suis néanmoins allé au bout.

Le bon

Ce roman a ceci de particulier qu’il met en scène une société humaine restée stable malgré l’invasion zombie - on n’est pas dans un monde post-apocalyptique. Trois jeunes reporters vont suivre la campagne présidentielle d’un candidat américain. Le pays a subi l’apparition des zombies il y a une trentaine d’années, mais ils ont été contenus et la société a continué à fonctionner. Les zones d’habitation sont protégées, les tests sanguins sont omni-présents, les attaques zombies sont donc rares. C’est la première fois que je vois ce type de scénario. Cette nouveauté est intéressante, on se demande comment la narration va faire jouer cet élément. Cela ne mène finalement pas à grand-chose de passionnant. Le livre a le mérite d’essayer.

D’un point de vue technique, il était assez bluffant de voir que l’auteur fait de ses personnages des reporters “online”, maîtrisant parfaitement les codes de ces nouveaux médias : fréquence des publications, équipes de pigistes distribuées, animation de commmunautés, conscience claire des questions de cybersécurité et de surveillance, obsession pour les ratings, appareils mobiles en main, profusion des modes de captation avec la vidéo au premier plan. Cela aurait été has been et fatiguant pour un roman publié récemment, mais il date de 2010 ! Pour référence, l’iPhone date de 2007 et les smartphones se sont généralisés en 2010-2012, je dirais. Il pourrait être instructif de lire un roman de l’auteur publié tout récemment : peut-être identifie-t-elle des comportements et des phénomènes qui sont encore assez peu généralisés ?

Enfin, l’auteur apporte une touche personnelle supplémentaire au genre en détaillant les origines de l’apparition des zombies. Ces précisions ne sont pas offertes en simple arrière-plan, l’héroïne par exemple soufre d’une sensibilité forte à la lumière, liée au virus souche causant l’état zombie, et cette sensibilité vient affecter son quotidien. Le mode de transformation en zombie est aussi détaillé et original, il ne s’agit pas simplement de transmission par morsure.

Bilan : pas fan, je ne lirai pas les deux derniers livres de la trilogie. Je reste satisfait d’avoir ajouté ce roman assez original à mes lectures du genre.

Feed - the cover

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 Date: May 2, 2022
 Tags:  review fr zombies

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